L’escalade est une pratique qui part d’un prédicat plutôt simple : on débute en bas d’un objet et on a pour but d’y arriver en haut. Habituellement, cet objet se manifeste sous la forme d’une falaise ou d’un gros rocher, mais on voit de plus en plus d’ouvertures de salles qui proposent des murs artificiels.
Mais l’escalade ne se limite pas à de la roche, on verra par exemple des personnes plus téméraires escalader des immeubles, des antennes, des grues, etc. Ces dernières années, l’escalade a vu sa popularité augmenter drastiquement, à tel point que c’est maintenant devenue une discipline des Jeux Olympiques depuis 2020.
On a vu aussi passablement de films ou courts métrages à son sujet, on citera par exemple le fameux Free Solo qui suit le légendaire Alex Honnold. Il réalise l’exploit d’escalader El Capitan, aux États-Unis, sans aucune protection en cas de chute, une ascension qui durera pas moins de 3h56 pour une hauteur de 900m.
Mais qu’est-ce qui fait la popularité de ce sport ?
Quand je pense escalade, voici quelques mots qui me viennent à l’esprit : adrénaline, satisfaction, camaraderie, physique et dépassement de soi. Détaillons chacun de ces axes un peu plus :
Adrénaline
Probablement le sentiment le moins difficile à imaginer, la combinaison entre hauteur et tenir sur des parois sans bonnes prises est un cocktail à adrénaline.
Satisfaction
Même si aux premiers abords l’escalade est une discipline physique, elle est également intellectuelle ! En effet, les combinaisons de mouvements permettant d’atteindre le sommet ne sont pas toujours évidentes et une partie du sport consiste à trouver ces mouvements, on parle d’ailleurs de “problèmes” comme leurs homologues mathématiques.
Camaraderie
Que ce soit en partageant une technique ou en assurant son coéquipier (une personne à qui on confie sa vie tout de même !), l’escalade est un sport très fair-play et assure de créer des amitiés ou en renforcer des existantes.
Physique
L’escalade saura vous apprendre l’existence de muscles que vous ne pensiez même pas avoir. C’est en effet un sport très complet qui travaille et met à rude épreuve l’ensemble du corps, comme en témoignent les courbatures le lendemain des premières séances d’un débutant.
Dépassement de soi
Lorsqu’on est au bout du parcours, mais que l’on sent notre force nous lâcher, il faut une bonne dose de mental pour parcourir les derniers mètres afin d’éviter une chute de plusieurs mètres et tout recommencer !
Une pratique séparée en plusieurs disciplines
L’escalade se sépare en 2 grandes disciplines, elles-mêmes séparées en disciplines plus spécialisées : le bloc et la voie.
Le bloc
Le bloc fait référence à un gros rocher, en général entre 2 et 5 mètres, que l’on grimpe sans corde, mais où l’on place des matelas au sol pour amortir les chutes. Comme la distance de parcours est relativement faible, la difficulté va se montrer principalement sur des mouvements compliqués, des très petites prises ou des mouvements dynamiques.
Le bloc se pratique en extérieur comme en intérieur. C’est la discipline la plus accessible, car en salle, il suffit d’une paire de chausson (disponible en location de plus) pour débuter, aucune connaissance n’est nécessaire.
La voie
La voie est la pratique de l’escalade sur de plus grosses distances, en général à partir de 15 mètres. Cette fois, l’assurage se fait à l’aide d’une corde accompagnée de matériel d’assurage : mousquetons, dégaines, etc. Ce qui en fait une discipline moins accessible que le bloc, car elle requiert plus de matériel et des connaissances spécifiques.
L’assurage peut se faire de deux manières différentes : en tête ou dites “en moulinette”. Lorsqu’on grimpe en tête, on accroche des dégaines avec la corde au fur et à mesure que l’on monte. Ainsi, une chute sera assez importante, car elle se fera du double de la distance entre la personne et la dernière dégaine placée.
Lorsqu’on grimpe “en moulinette”, la corde est accrochée tout en haut, une chute est alors relativement inexistante en termes de distance, elle se compose principalement de l’élasticité de la corde.
La voie se pratique, comme le bloc, en extérieur comme en intérieur. Toutefois, elle a plus de variations. En salle, il y a la compétition de vitesse, un même mur et prises identiques à l’international qui doit se grimper le plus rapidement possible.
Le “trad” qui est de l’escalade en falaise, mais où les points d’attaches sont mis par les grimpeurs plutôt que d’être incrustés dans le mur au préalable, une discipline jugée plutôt dangereuse. Finalement, le “deep water solo”, où l’assurage se fait en tombant dans l’eau au lieu de de se faire retenir par une corde.
Le digital s’invite à la salle d’escalade
Le digital est de plus en plus présent dans les salles d’escalade, sous 2 formes principales :
- Les applications propres aux salles
- Les murs connectés
Les salles d’escalade proposent souvent des applications qui permettent de voir les nouveaux blocs et nouvelles voies disponibles, ainsi que la possibilité de les noter pour donner une indication aux ouvreurs (personnes qui mettent en place les prises) de ce que les usagers de la salle préfèrent. Mais la plus grosse innovation digitale dans l’escalade se passe au niveau des murs connectés.
Ainsi le mur est composé de prises communes à l’internationale et un système de lumière équipe chaque prise. Le grimpeur pourra alors connecter son téléphone au mur et depuis l’application choisir l’inclinaison du mur ainsi que la difficulté du bloc, les prises autorisées seront alors illuminées.
Les grimpeurs du monde entier peuvent alors créer leur propre bloc en décidant des prises autorisées et les publier sur l’application pour que tous puissent s’y essayer.
L’escalade en Suisse Romande
La Suisse est un pays magnifique pour toute personne voulant s’essayer à l’escalade. Déjà parce que la quantité de montagnes offre une multitude de voies extérieures, souvent avec un paysage hors pair.
Dans le canton de Vaud, on peut parler par exemple de Saint-Loup qui est très populaire parmi les grimpeurs. En Valais, on pourra citer Saint-Triphon ou la très fameuse voie “Miroir d’Argentine”.
Côté salles, la Suisse Romande voit son nombre de salles de blocs et de voies se multiplier ces dernières années. La dernière en date étant une salle de bloc dans une des anciennes halles de Beaulieu qui a ouvert il y a quelques mois. 2 grands groupes se partagent la majorité des salles : Totem Escalade ainsi que Grimper.ch. Totem ne propose actuellement que du bloc alors que Grimper propose les deux selon la salle. On retrouve également d’autres salles comme Le Cube au Mont-sur-Lausanne.
À vous de jouer…
Alors, envie d’enfiler les chaussons et vous mettre à l’épreuve? Regroupez quelques amis ou votre famille (un mur spécial enfants est tout le temps présent) et rendez-vous dans une salle d’escalade. Ma recommandation personnelle est de commencer par du bloc car il ne nécessite aucune connaissance préalable.
Dans tous les cas, si jamais vous avez une question, n’hésitez pas à poser la question à un grimpeur à proximité qui se repose avant d’attaquer son prochain projet, il sera toujours enchanté de répondre à vos questions.